Le bien-être par la poésie

La poésie, lue, écrite ou prononcée, est un moyen puissant pour favoriser le bien être, la découverte de nouvelles sensations intérieures et d'émotions intenses. Elle est à portée de toutes et tous.

Ah, la poésie, éternelle source de bien-être..

La ferveur des mots,

L'envie d'écrire,

L'apologie du beau,

Celle qui nous fera sourire...

Cela parait simple, lu comme ça, non?

Eh bien, aussi étrange que cela puisse paraitre à ceux qui n'ont pas l'habitude de manier leur stylo ou leur clavier, écrire un poème est une chose plutôt aisée pour peu qu'on veuille bien se prêter au jeu!

Le bien-être par la poésie

Les raisons d'écrire un poème

Mais avant de commencer à rédiger, un petit rappel me semble nécessaire : Quelles sont donc les raisons qui pourraient nous amener/aider à écrire un poème?

- L'amour tout d'abord, un grand classique

Quelques vers joliment empilés ne pourront que faire fondre votre dulcinée car même si elle n'est pas de prime abord romantique, elle ne pourra qu'être impressionnée par votre technique.

- Une occasion particulière (ou non) !

Et pourquoi ne pas surprendre l'un(e) de vos ami(e)s en lui écrivant un poème tout ce qu'il y a de plus magnétique, narrant sous forme de vers les plus beaux moments que vous avez passés ensemble?

Le bien-être par la poésie, surtout !

- La détente intellectuelle !

Imaginez-vous : vous venez de passer une journée très difficile au travail, à compter des chiffres, à rédiger des rapports, à alpaguer des clients nerveux au téléphone ou à démarcher des fournisseurs. Vous en avez assez et c'est bien normal ! Le monde qui vous entoure est aussi gris et pluvieux que dans votre esprit. Pourquoi ne pas retrouver le chemin de la beauté en rédigeant quelques lignes soignées? Pourquoi ne pas faire surgir votre âme d'artiste et ainsi effacer définitivement votre mine triste ?

Ce serait une manière de vous prélasser que vous n'auriez même pas soupçonnée. Car en fin de compte, la principale raison pour écrire un poème, c'est peut-être bien son propre plaisir !

Et c'est là qu'on en vient à la question fatidique: Comment écrire un poème d'amour digne de ce nom? (ou d'autre chose, car c'est vrai qu'on associe le plus souvent la poésie à l'amour, pourtant on peut écrire un poème sur n'importe quoi)

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Poésie des couleurs d'un paysage

Le support pour écrire un poème

Tout d'abord, mettez-vous à l'aise. Choisissez le support (stylo et feuille de papier, clavier d'ordinateur, téléphone portable) et l'environnement (chez vous, dans un bar, au travail au lieu de descendre à la machine à café ou à côté de la machine à café…) le plus propice à l'inspiration.

Poème et bien être

Posez-vous ensuite la question : De quoi voulez-vous parler dans votre poème ? Quel en sera le thème ?

L'amour, la mort, l'amitié sont des sujets universels et très souvent traités. Mais vous pouvez décider d'écrire un poème à la gloire de la taupe qui creuse des trous dans votre jardin si ça vous amuse. L'essentiel est que le sujet vous inspire.

Une fois que vous avez défini le thème, prenez un brouillon et concentrez-vous un instant. Que vous évoque-il ? Notez ainsi tous les mots qui vous viendront à l'esprit en rapport avec le thème que vous avez choisi.

Le bien-être par la poésie

Exemple :

  • Si vous avez choisi «L'amour » comme thème, les mots suivants pourraient vous sembler évidents:

Passion-relation-toujours-cœur-bonheur-femme-homme-souffrance-désillusions-peur-drame-histoire-espoir-sensualité-partager-crise-beauté-corps-sexe-féminin-masculin-baiser volé-embrasser.

Le bien-être par la poésie

  • Mais si vous avez choisi la taupe de votre jardin, c'est à ces mots-là auxquels vous pourriez penser :

Terre-trou-galerie-infini-aveugle-myope-motte-oubli-petite bête-tunnel-herbe-fleurs-bestiole-mammifère-profondeur-sœurs-frères-amis-animaux-souterrains-terriens-saisons-météo-creuser-explorer-découvrir.

Les rimes de la poésie

Une fois que vous avez trouvé quelques mots, l'idéal étant d'en avoir entre 10 et 20 pour un court poème, il va falloir les utiliser à bon escient. Tentez, dans un premier temps, de repérer si certains des mots que vous avez trouvés se terminent de la même façon.

Si c'est le cas, entourez-les, attribuez-leur des codes couleurs, réécrivez-les côte à côte, faites comme bon vous semble mais surtout rapprochez-les. Ces mots-là vous serviront à faire des rimes, ces mêmes rimes qui offriront toute leur essence à votre poésie.

Dans l'exemple que j'ai donné concernant « L'amour » : « Passion-relation, toujours-amour ou encore beauté-embrasser » peuvent être reliés.

Dans l'exemple de « la taupe creusant des trous dans votre jardin », les mots « terre-mammifère, galerie-infini et explorer-creuser » peuvent être reliés.

Ecrivez alors une phrase. Les mots que vous avez trouvés se placeront toujours à la fin de toutes vos phrases, puisque ce sont eux qui vous offriront vos rimes

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Rimes des couleurs froides

Exemple de rimes :

- C'est pour cette femme que je me suis pris de passion

- Je n'avais jamais aperçu plus bel animal sur Terre

Ca y est, vous avez le début de votre poème. La suite dépendra de l'organisation de vos rimes. Vous avez un choix certain entre les rimes suivies, les rimes croisés, les rimes embrassées et les monorimes.

Rimes suivies :

C'est pour cette femme que je me suis pris de passion

J'étais déjà fou d'elle au tout début de notre relation

Et encore aujourd'hui, je le suis toujours

Depuis tout le temps que dure notre amour

Je n'avais jamais aperçu plus bel animal sur Terre

Ce n'est pourtant pas le plus aimé des mammifères

Mais il suffit parfois de le laisser creuser

Pour soi-même prendre le temps d'explorer

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Exploration céleste

Rimes croisées :

C'est pour cette femme que je me suis pris de passion

Je crois que je le serais toujours

J'étais déjà fou d'elle au départ de notre relation

C'est bel et bien la force de notre amour

Je n'avais jamais aperçu plus bel animal sur Terre

Je le regarde souvent creuser

Et même si je ne suis pas un mammifère

Je ne rêve, moi aussi, que d'explorer

Rimes embrassées :

C'est pour cette femme que je me suis pris de passion

Elle symbolise la force de notre amour

Lui permet de rimer avec « toujours »

Et de faire perdurer, à jamais, notre relation

Je n'avais jamais aperçu plus bel animal sur Terre

J'aimerais tant faire comme lui, m'enfouir et creuser

Partir à la découverte d'autres mondes, les explorer

Devenir moi-même un de ces sacré mammifères

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Autres mondes

Monorimes :

C'est pour cette femme que je me suis pris de passion

Cela n'a pas changé depuis le départ de notre relation

Et même si je redoute une désillusion

J'en ai d'ors et déjà fait abstraction

Je n'avais jamais aperçu plus bel animal sur Terre

Il me semble que c'est le plus élégant des mammifères

Ce qu'on peut lui reprocher, je n'en ai que faire

« N'écoute pas les autres ! » me disait toujours ma mère

Ecrire le poème

Le bien-être par la poésie

Comme vous avez pu le lire, selon l'organisation de vos rimes, le sens de votre poème est aussi très différent. J'ai essayé de réutiliser au maximum les mêmes phrases. D'autres variantes, avec ces mêmes phrases, sont certainement envisageables.

Ici, ce sont les miennes. Vous, vous en trouverez peut-être d'autres. Peut-être même êtes-vous déjà en train de réfléchir à cela.

Oui ? Eh bien félicitations, vous êtes dedans ! Vous avez bel et bien envie d'écrire un poème, vous l'écrivez même déjà dans votre tête avant de coucher les mots sur le papier.

Sachez que pour un poème court, l'idéal est d'écrire quatre ou cinq strophes contenant quatre vers (on appelle aussi cela un quatrain). Mais finalement, si vous avez envie d'en écrire beaucoup plus, n'hésitez pas ! Suivez votre inspiration, mais ne faites confiance qu'à elle.

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Si vous ne pouvez plus écrire, arrêtez-vous et reprenez à un autre moment. Ne vous forcez surtout pas, cela ne servirait à rien ! Un sportif doit reposer ses muscles entre chacune de ses séances de sport. Si le muscle n'est plus capable de suivre pendant la séance, le sportif s'arrête. C'est pareil lorsque vous écrivez un poème. Si vous n'avez plus d'idées, c'est qu'il est temps de laisser votre cerveau se reposer et de recommencer plus tard.

Tout dépend de l'état d'esprit dans lequel vous êtes, de l'horaire à laquelle vous écrivez et du lieu où vous vous trouvez. Certaines personnes auront plus d'imagination le matin, d'autres en milieu d'après-midi, d'autres encore le soir ou en plein milieu de la nuit. Trouvez votre moment, celui où vous vous sentirez le plus l'âme d'un(e) poète.

Enfin, prenez le temps qu'il vous faudra, exercez-vous et n'hésitez pas à recommencer si nécessaire. Il existe une foule de thèmes et autant de poèmes à écrire. Et pas seulement sur l'amour!

Pensez à vous, pensez à ce que vous avez envie d'exprimer et… écrivez !

Source première image : David Friedrich ==> http://www.paperblog.fr/3053327/etre-poete-rene-char/

Un soir d'été, avec les thèmes poétiques classiques

Poésie, quand tu nous tiens. "L’ambiance de voyage nous saisit dans le hall de gare, la voie du train était indiquée, départ à 20h15, comme prévu. Sur le quai, des annonces résonnaient, crues et automatisées, criant des départs sur l’arrière fond de crépuscule rose barré de poteaux et de lignes électriques. Il se tenait à côté de moi, souriant, et derrière mes yeux, je sentais des larmes se préparer. Il me confia une lettre écrite le matin même, à son réveil, pendant que je dormais encore. Les mots écrits lui permettaient de mieux exprimer ses sentiments. C’était un objet précieux, porteur de sens et peut-être de dénouement. Il n’était plus l’heure de se rappeler le chagrin de la veille, les dernières minutes, métriques et rigoureuses, glissaient sur une onde mélancolique et poétique. Les mots nous manquaient, mais nos impressions devaient être proches. L’annonce du train 4322 retentit alors, puis deux phares arrivèrent du loin, lentement, porteurs d’une chaleur mécanique. Il était l’heure, nous ne pouvions plus remonter le temps pour changer une partie de notre histoire. Je me mis à pleurer dans ses bras, d’émotion, avec l’impression vague qu’il pouvait s’agir d’un adieu, malgré la promesse d’une nouvelle rencontre. C’était la première fois que je pleurais sur un quai de gare, et même s'il ne représentait plus l’amour, il restait un souvenir incroyablement riche d’apprentissage, d’émotions, de sensibilité. Au fond, un beau week-end ensoleillé finissait. Le dernier contact physique de sa main s’acheva, la porte du train m’attendait, il n’y avait pas d’erreur, c’était bien là. Je vis des larmes sur son visage bienveillant, je tenais à relancer la roue, à croire que je le reverrai. Plusieurs minutes s’écoulèrent quand la porte était ouverte, j’étais en haut des quelques marches qui menaient à l’intérieur du wagon, il se tenait, debout, au milieu du quai, me souriant quand nos regards mouillés s’inondaient. L’attente se prolongeait péniblement sans doute pour des raisons techniques. Un coup de sifflet retentit enfin, seul, divisant un silence total. Un passé proche auprès de lui se sépara brusquement de mon retour chez moi. Il était toujours sur le quai, immobile, triste et apaisant. Quelque chose se brisa net à la première secousse, à peine perceptible, qui venait d’animer la machine roulante, puis la porte se referma. J’étais prisonnière du mouvement qui traînait mes larmes au fil des rails. Le front collé à la vitre de la porte, je pleurai tant que je trouvai à peine l’élan de lui sourire. Nos gestes de main complétèrent la séparation, le quai défila de plus en plus vite, achevant l’image coupée de mon Amour faisant faiblement signe."

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Poésie du soir ouvrant au bien-être de la nuit

"Je quittais un tumulte bariolé, il me fallut une demi-heure pour accepter de ne plus rester fixé à la vitre qui m’avait fait voir la dernière seconde d’elle. Un témoignage précieux s’égrenait dans la nuit qui tombait, je sentais bien mes larmes couler, chaudes et purifiantes. La lune tournait un fin croissant vers la Terre, un étrange bien-être m’envahit lentement, je n’avais plus qu’à me reposer et lire sa lettre. Nous avions tenu notre rôle de notre mieux, et l'acte final était joué. On me ménageait cette pause tranquille de neuf heures, pour me réapprendre à vivre, une personne de confiance me ramenait à ma gare. Le train était très plein et plusieurs personnes étaient près de moi, à côté des portes. Ils avaient l’air de se connaître et de revenir d’un Sud joyeux et léger. La vie continuait, comme d’habitude, offrant un bonheur simple et multicolore. Un peu plus loin, d’autres jeunes mangeaient des pizzas, assis sur le sol du wagon, et se racontaient leur week-end. L’ambiance était décidément légère et insouciante. Je trouvai une place libre, et ouvris la précieuse lettre. Il tenait à me laisser ce message. Le secret de l’émotion se trouvait dans ses mots, il avait apprécié mon « petit bout de lettre » sur le lever de soleil.

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Les lumières des villes que nous traversions laissaient des traînées détendues dans les vitres, les quais où nous nous arrêtions fleurissaient de retrouvailles heureuses ou de signes d'espoir. Le train se vida au fur et à mesure. Tout fut ensuite calme, la remontée vers le Nord rafraîchissait l’air, et je m’assoupis. Un dimanche soir roulait dans la nuit mouvante.

On me toucha en me disant d’une voix chaleureuse « Terminus ». C’était ma ville, à 5h19 du matin. Je réveillai un autre voyageur en transmettant le précieux mot, et j’ajoutai « Bonne continuation » pour allonger le sentiment heureux d’un accomplissement. La gare était remplie d’air froid, l’aube rose et grise naissait derrière les maisons que je connaissais par cœur. Dehors, on hésitait entre fin de week-end et travail du lundi matin, le froid de la nuit creuse me piqua le visage, six ou sept degrés d’écart se faisaient sentir. Le Sud était loin, il dormait sûrement, et j’allais voir seule un deuxième début de journée. Le souvenir de la veille au soir, sur le banc au soleil doré, me restait comme délicieux et plein de poésie. Même en connaissant le dénouement, j'aurais été vivre la page de notre roman avec lui. La suite de la nuit m’attendait dans mon lit sédentaire, je revenais d’un long périple, qui me disait d'accepter de ne pas tout comprendre. Son souvenir était fait de soleil et d'émotion, je rapportais aussi sa précieuse lettre et la découverte que notre amour était mort dans l'espoir d'un meilleur possible. Sur le terminus d'une histoire virtuelle, l'été finissait dans une renaissance de sentiments authentiques."

La prose poétique

Laissez vos sentiments s'exprimer en évoquant un souvenir fort, une émotion inspirée. Il reste encore la prose, les textes pour poser son journal intime. Carnet d'un voyage, souvenir d'Afrique du Sud :

"Les lumières de Noel sont passées en faisant le tour du monde au rythme lent des fuseaux horaires. Le même matin a voyagé d'est ou ouest, de ville en ville, de maison en maison, où ont éclos les réjouissances d'un jour différent des autres. L'Afrique du Sud baigne dans un large soleil qui est à la fois générosité et menace de sécheresse. Une tendre affection m'envahit quand viennent les souvenirs qui semblent si proches. Quelque chose dans l'air tourbillonne et m'entraîne, au gré des mots, au fil de l'eau et des années déjà écoulées, vers d'autres souvenirs plus anciens et peut-être imaginés. Libres et purs, ils parlaient de courses le long des ruisseaux changeants, de couchers de soleil partagés et d'images romantiques inspirées par les paysages adolescents et les lettres sur papier blanc ou fleuri. Je me rappelle les mots que j'écrivais - encore ou déjà - il y a quinze ans.

A l'heure où j'écris ceci, certains mots fuient ou coulent le long d'un clavier bien nocturne. Je suis la ligne qui écrit, elle suit la ligne blanche qui balise l'autoroute et les campagnes endormies. Chaque minute livre son lot d'étoiles et de prairies défilant dans la grande nuit. Avec seulement cinq heures déjà passées, sa route est encore longue. Mais rien ne presse. Nous dévoilons le parallèle évident entre les lignes écrites et celles tracées sur les routes qui mènent à sa destination. Il est minuit : un nouveau jour commence dans l'obscurité. Alors le rêve touche la réalité et le rectangle fixe de l'écran pourrait bien scintiller et lui aussi, entamer la fantaisie de se prendre pour une vitre du bus. Une guirlande sur la table devient guirlande d'étoiles étendue dans le ciel d'hiver. Les lignes des mots défilent lentement et à côté de cet écran, se dessinerait bien l'image d'un autre écran semblable : la vitre de devant ou de derrière. Il me manque les passagers. Pendant qu'elle se laisse conduire dans les silences de la nuit au gré des plaines et des poèmes, j'accepte le temps qui me guide vers mon aire de repos. Les minutes mènent au sommeil, vers la vie ou l'arrivée. Aire d'autoroute au parfum de café, aire de repos au parfum d'intérieur. Le bus freine, le texte s'arrête. Nous faisons halte peut-être au même instant."