Même si les lampes à économie d’énergie (fluocompacte) fournissent de la lumière blanche plus ou moins jaune comme les lampes halogènes, leurs spectre lumineux est très différent. Ceci explique pourquoi le rendu des couleurs est toujours moins bon avec une lampe à économie d’énergie par rapport à une lampe à filament (halogène).
Une ampoule basse consommation fluocompacte possède un spectre discontinu (à raies) contrairement aux ampoules halogène ou à incandescence. Voici ci dessous un exemple de spectre de lampe fluocompacte :
Spectre de lampe fluocompacte : raies bien visibles
Comment obtenir ce spectre de l’ampoule fluocompacte ?
L’indice de rendu des couleurs est ainsi inférieur pour une lampe fluocompacte par rapport à une lampe halogène ou à incandescence qui présente un spectre complet.
Spectre de lampe fluocompacte et halogène
Pour voir le spectre d’une lampe, il faut se placer dans une pièce très sombre, allumer la lampe à tester. On peut utiliser une lampe de chevet dont on retire l’abat-jour. La lampe doit être observée à travers une fine fente de quelques millimètres. Un morceau de carton découpé fait très bien l’affaire. La fente doit être parallèle à l’ampoule ou au filament. La fente par où on voit la lampe est observée à travers un prisme ou un réseau de diffraction.
On commence par regarder le spectre de la lampe à l’oeil nu, puis on peut placer l’objectif d’un appareil photo à la place de l’oeil. Le zoom est de 3x (l’appareil photo ne permettant pas plus !)
Spectres de lampe fluocompacte, halogène et incandescence : prisme
L’ensemble prisme + appareil photo offre ces images :
Spectre de lampe fluocompacte vu dans un prisme puis zoomé 3x
Le spectre à raies apparaît avec le prisme, mais apparaîtra mieux avec le réseau (voir la suite de l’article).
Spectre de lampe à incandescence 100W vu dans un prisme puis zoomé 3x
Spectre de lampe halogène 70W (équivalent 100W) vu dans un prisme puis zoomé 3x
Les spectres de la lampe à incandescence et de la lampe halogène sont quasi identiques. Ils sont complets tous les deux. En effet, c’est toujours le rayonnement du corps noir qui décrit la lumière émise. La lampe halogène a une température de filament légèrement plus élevée, la lumière est un tout petit peu plus blanche, et contient donc légèrement plus de bleu.
Spectres de lampe fluocompacte, halogène et incandescence : réseau
Le réseau de diffraction utilisé comporte 140 traits au mm. Un morceau de réseau placé devant l’objectif fait très bien l’affaire.
Principe du réseau de diffraction (pour obtenir un spectre)
L’ensemble réseau + appareil photo offre ces images :
Spectre de lampe fluocompacte vu dans un réseau puis zoomé 3x
Sur l’image ci dessus, on reconnaît de gauche à droite l’image originale (blanche) les spectres successifs obtenus en regardant dans le réseau : le premier spectre (assez serré) et le 2ème spectre (bien séparé). A droite de la 2ème bande rouge, on observe une bande violette qui est le début du 3ème spectre (très bien séparé mais plus assez lumineux). Tout à droite, la bande vert sombre appartient aussi au 3ème spectre.
Ensemble des 3 spectres successifs visibles dans le réseau
De même avec la lampe à incandescence 100W :
Spectre de lampe à incandescence 100 W vu dans un réseau puis zoomé 3 fois
La lampe halogène offre un spectre très proche.
Spectres comparés : lampe basse consommation et lampe halogène
En ne retenant que le 2ème spectre, un recadrage permet ces comparaisons :
Spectres comparés de lampe fluocompacte (basse consommation) et incandescence
Le spectre à raies de la lampe basse consommation permet de comprendre le relativement mauvais rendu des couleurs :
– raie verte très intense
– absence de raie dans le rouge
Les 5 principales raies sont dues soit au mercure (gazeux) contenu dans le tube de la lampe, soit à la poudre fluorescente qui tapisse la paroi intérieure de l’ampoule :
405 nm : mercure (raie violette)
436 nm : mercure (raie indigo)
488 nm : poudre fluorescente, terbium Tb (raie turquoise)
546 nm : mercure (raie verte intense)
612 nm : poudre fluorescente, europium Eu (raie orange intense)
Raies du spectre d’une lampe fluocompacte classique
La poudre fluorescente augmente le nombre de raies et ainsi le rendu des couleurs (spectre plus complet).
Rendu des couleurs des lampes fluocompacte et à incandescence (ou halogène)
Les décors ont un rendu un peu verdâtre avec une lampe basse consommation, même de couleur blanc chaud 2700 K (« Ton chaud », « Softone », « Warm white », etc).
Ampoule à incandescence et à basse consommation : rendu des couleurs
Principe physique des lampes à incandescence
Pour plus de détails sur le filament en tant que corps noir :
Ampoule à incandescence : modèle du corps noir
Ampoules à incandescence (en disparition depuis 2009)
Principe physique des lampes fluocompactes
Pour plus de détails le fonctionnement des lampes fluocompactes (CFL) :
Ampoule basse consommation fluocompacte
Ampoules basse consommation (fluocompactes) démontées
Conclusion
Une ampoule basse consommation n’a pas du tout le même spectre qu’une ampoule à incandescence d’autrefois. En effet, son spectre possède des raies bien définies qui correspondent soit au mercure, soit à la poudre fluorescente. Ceci dégrade le rendu des couleurs, accentuant le vert et diminuant le rouge.
L’utilisation d’un simple appareil photo et d’un prisme ou d’un réseau de diffraction permet d’obtenir de beaux résultats.
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