Blanc chaud ou blanc froid ? Quelle est la couleur du blanc ? Un blanc n’est-il pas un peu bleuté ou un peu orangé en fonction de notre environnement ? Sous un ciel bleu, ou au coucher de soleil, ou au supermarché, une feuille de papier blanc prendra différentes nuances de couleur en fonction de la lumière qu’elle reçoit. Depuis notre enfance, nous connaissons le blanc du papier ou des nuages : le blanc est la couleur qui renvoie toutes les couleurs.
Température de couleur : du blanc chaud au bland froid
La température permet de chiffrer combien un blanc est « chaud » ou « froid ».
Nuages renvoyant toutes les couleurs qu’ils reçoivent
Au coucher de soleil, seuls le rouge, le orange et le jaune parviennent encore aux nuages; cela explique leur couleur.
Comparaison d’ambiance orangée et bleutée
A droite, vous avez peut-être reconnu l’auberge située sur un sommet des Vosges, le Hohneck.
Un appareil photo numérique verra toutes ces variations que notre oeil indulgent oublie volontiers.
Campagne alsacienne un soir d’avril à 17 h et à 19 h (Stutzheim Offenheim)
Définition de la température de couleur
La température de couleur se mesure en degrés Kelvin (K).Température en K = Température en °C + 273
Température d’un corps noir
Considérons un corps noir qui n’émet de lumière que par rayonnement thermique et non par réflexion. Une chaise d’un jardin ensoleillé ne convient pas. En revanche, l’intérieur d’un four, une braise ou un filament d’ampoule sont de bons modèles. Lorsqu’on chauffe ce filament, il rougit à partir de 500 °C, jaunit, puis blanchit. Si on pouvait continuer à le chauffer, il prendrait une teinte bleutée éclatante. Au delà de 10000 °C ou 15000 °C, sa teinte et sa luminosité ne changeront plus vraiment. L’énergie supplémentaire rayonnée ne se trouve plus dans le domaine visible.
Pour un corps noir, la température de couleur est égale à sa température réelle.
Filaments incandescents : bons modèles de corps noirs
Température des autres sources
Une source de lumière artificielle (tube fluorescent, LED, écran de TV, lampe à décharge, lampe avec un filtre de couleur) n’émet pas de lumière à cause de sa chaleur. La couleur qu’elle émet n’est pas due au rayonnement du corps noir, mais à d’autres phénomènes.
La température de couleur est la température à laquelle il faut porter un corps noir pour que sa lumière émise soit la plus proche de celle de la source. C’est une notion visuelle. Pour être plus précis, on pourrait parler de température de couleur proximale.
Il est délicat de parler de température de couleur pour une lumière verte ou violette ! Il n’y a de température à laquelle un corps noir chauffé émet une lumière verte ou violette. Le vert et le violet ne sont ni des couleurs chaudes ni des couleurs froides. Ils ne peuvent pas être décrits par la température de couleur.
Remarque :
Couleurs chaudes : température de couleur faible (1000 – 5000 K)Couleurs froides : température de couleur élevée ( > 6000 K)
Une couleur froide correspond à une température de couleur élevée !
Température de couleur, une gamme d’émotions
Que représentent les couleurs ? Les couleurs ont une signification pour chacun d’entre nous et suscitent différentes émotions. La culture et l’éducation individuelle peuvent jouer un rôle dans la façon dont nous percevons les couleurs. Différentes études sur ce lien psychologique possible ont été réalisées et continuent de l’être. En étudiant des groupes dans des endroits isolés, on a émis l’hypothèse que les êtres humains naissent très probablement avec un ensemble de réponses de base à la couleur, mais qu’en vieillissant, certaines préférences et perceptions s’installent, en fonction des expériences et des pratiques culturelles.
Couleurs vives dans notre mémoire, couleurs chaudes
Notre mémoire peut également influencer les perceptions de la couleur. Lorsque nous nous souvenons d’un moment important qui s’est produit lors d’une journée fade et peu contrastée, nous pouvons nous rappeler que le ciel était d’un bleu plus riche, le sable plus blanc, l’eau d’un bleu cristallin plus clair, la combinaison de plongée d’un bleu royal plus saturé, le requin d’un gris plus foncé et le sang d’un rouge plus vif. Ces couleurs de la mémoire ont tendance à être moins nuancées et plus saturées, et elles se développent à partir des souvenirs combinés de nombreuses observations. Elles doivent également avoir un contexte, car c’est ce qui les définit. Une couleur de souvenir n’est pas « verte », une couleur de mémoire est « de l’herbe ». C’est comme si nous avions formulé une perception et que nous l’avions superposée à l’image originale stockée dans notre cerveau, et que cette image formulée était celle dont nous nous souvenions. Les couleurs mémorisées n’affectent pas ce que nous voyons dans le présent. Elles peuvent, cependant, affecter nos préférences. Le plus souvent, les directeurs de la photographie ajustent au moins une partie des couleurs d’une scène, en rendant le ciel bleu plus riche, l’herbe plus vibrante ou la balle de tennis plus jaune encore, en sélectionnant certains filtres tels que les dégradés de couleurs ou en effectuant des ajustements dans l’espoir de rafraîchir la mémoire du public et de faire appel aux émotions qui y sont rattachées, mais aussi de présenter ce que nous considérons généralement comme des images « agréables ».
Température de couleur faible à gauche, élevée à droite
A gauche et à droite, nous savons qu’il s’agit d’un pull blanc. Le changement de couleur dans une scène par le biais de l’éclairage ne fonctionne pas aussi bien lorsqu’il s’agit du délicat système de vision humaine. Supposons, par exemple, qu’une scène demande à un magnat suffisant de faire glisser une lettre de licenciement sur la table du conseil d’administration en direction du détourneur de fonds de l’entreprise, et qu’elle soit éclairée par des projecteurs qui brillent à travers des gels bleus de théâtre ou de fête. Dans notre perception de la scène, ni les acteurs, ni la table, ni le morceau de papier blanc ne changent de couleur pour devenir bleus. Il existe un contexte intégré dans cette scène : nous savons à quoi ressemble généralement une salle de réunion, de quelle couleur devrait être la peau humaine et que le papier est blanc. Notre système de vision a la capacité d’ajuster le « point blanc » (ou le point du diagramme de chromaticité de la CIE où toutes les couleurs primaires et secondaires du spectre se rejoignent pour former le blanc) pour mieux correspondre aux conditions de lumière, dans ce cas, vers le bleu.
Point blanc différent pour les deux images : dans le carré à gauche, l’image semble vraiment bleue
Nos yeux et notre cerveau effectuent cet ajustement en se basant sur une référence, par exemple une feuille de papier que nous considérons comme blanche par expérience. Prenez cette même feuille de papier et regardez-la lorsqu’elle est éclairée par la lumière chaude et orangée d’une bougie ou par la lumière du jour. En première approximation, nous voyons le papier comme blanc, quelle que soit la température de couleur de la source lumineuse.
Diagramme de chromaticité
La couleur de la lumière émise ne dépend que de la température.
Echelle de températures de couleurs
Dans l’espace des couleurs défini par la Commission Internationale de l’Eclairage (CIE), on retrouve la suite de teintes en fonction de la température de couleur.
Diagramme de chromaticité (CIE XYZ) et température de couleur
Exemples de température de couleur
Les valeurs de température de couleur sont à titre indicatif.
- 1000 K – 2000 K : soleil rougeoyant à l’horizon
- 1800 K – 1900 K : Bougie
- 2700 K : Ampoules à incandescence
- 2800 K – 3000 K : Ampoules halogène 230 V
- 2800 K – 3400 K : Ampoules halogène basse tension
- 4300 K : tube fluo « blanc industriel »
- 5600 K : soleil à midi
- 6000 K – 10000 K : LED blanc froid
- 10000 K et plus : ciel bleu
Conclusion
La température de couleur permet de caractériser différentes nuances de blanc (nuances chaudes ou froides) en faisant référence au rayonnement émis par un corps noir chauffé.
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