La neige industrielle, ou neige de pollution, porte plutôt mal son nom. Cette neige est formée d’eau, comme la neige naturelle. Cependant, son origine peut être déclenchée par la présence de particules dans l’air et une humidité accrue. La neige industrielle est souvent associée à des journées de pics de pollution mais elle n’est pas de la pollution en soi.

Formation de la neige industrielle

Lorsque la température est négative et que la grisaille est bien présente et sans vent, il arrive qu’il tombe un peu de « neige industrielle » ou « neige de pollution ». Cette neige se forme lorsque l’air est déjà chargé d’humidité, à température négative et qu’il ne manque pas grand chose pour avoir de la neige. Les particules liées à la pollution s’accumulent à cause de l’absence de vent et favorisent la condensation de l’eau dans l’air humide et froid, ce qui crée de la neige. Le phénomène de condensation est naturel, mais il est favorisé par les particules dans l’air.

Neige industrielle (ou de pollution) en formation : principe de la formation de cette neige…

Il ne peut pas tomber de grandes couches de neige de pollution, quelques centimètres seulement. Si les conditions météo durent plusieurs jours, on peut atteindre 5cm de neige de pollution. On ne verra jamais de tempête de neige industrielle vu que les nuages où elle prend sa source ne sont pas très épais et qu’il ne doit pas y avoir de vent.

De plus, les usines rejettent souvent de la vapeur d’eau (résultant de l’incinération, des centrales électriques, des usines de pâte à papier, etc) et cette vapeur d’eau contribue à augmenter encore l’humidité de l’air stagnant au dessus de la zone. Lorsque les conditions naturelles sont presque réunies, il suffit du petit apport de l’industrie pour déclencher le phénomène qui donnera le (beau) et fin manteau blanc.

La neige industrielle n’est pas constituée de gros flocons (des pizzas ou des plumes comme disent certain.e.s passionné.e.s de météo et d’hiver), mais de petits grains blancs. En ville, les automobilistes n’aiment que rarement cette poudrée blanche…

Neige industrielle en ville sur les routes

En été, la condensation de l’eau et les particules peut entraîner un autre phénomène : le pyrocumulus. Ci dessous, un pyrocumulus au dessus d’un incendie :

Pyrocumulus en formation

Mais revenons à l’hiver et à la neige.

Faux danger de la neige industrielle

La neige industrielle n’est pas dangereuse en soi. On peut y voir une conséquence de la pollution, mais la pollution n’est que l’événement déclencheur, la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dans un air froid mais sec, aucune neige de pollution ne pourra tomber : ce sont les jours d’hiver froids et ensoleillés.

Par ailleurs, lorsque vous voyez cette neige industrielle au sol, cela vous prouve que les particules sont elles aussi au sol. En fait, il est mieux de marcher dans la neige de pollution que de respirer cette même pollution ! L’air est ainsi plus propre !

Idées (noires) sur la neige (blanche) de pollution

Le nom de la neige « de pollution » est évocateur et parle d’une forme d’incarnation du mal. On pourrait lire dans la crainte exagérée de la neige de pollution une pointe de critique contre l’industrie polluante et de façon générale un souci de l’écologie ou même une tendance anti capitaliste.

Le paradoxe est que la neige de pollution est bien blanche et présente donc une apparence de pureté symbolique.

Où trouver de la neige de pollution

La neige de pollution tombe dans la saison froide et à proximité des villes (leurs zones industrielles productrices de vapeur d’eau et de particules). On voit avec étonnement un peu de neige aux abords de ces zones alors qu’ailleurs, il se peut qu’il n’y ait pas du tout de neige ! Les plaines sont un terrain de prédilection, surtout si elles sont entourées de montagnes. Cela donne une allure de cuvette où stagne l’air froid et humide. Une température plus élevée sur les massifs montagneux alentour n’est pas surprenante.

Neige de pollution : au dessus des nuages, le soleil

Exemple de neige industrielle

La neige industrielle est connue autour des zones industrielles de Strasbourg. Lorsqu’il n’y a pas de vent, l’air froid et humide stagne dans la plaine d’Alsace, entre la Forêt Noire et les Vosges. Alors que Strasbourg blanchit sous la neige industrielle en grelottant par -2°C, les Vosges et la Foret Noire accueillent les marcheurs par un franc soleil et une température qui peut atteindre 10°C ! L’inversion de température est spectaculaire. C’est tout l’intérêt de monter en altitude pour goûter le soleil dès 500m ou 600m d’altitude. Sous la mer de nuage, la grisaille et le froid alors qu’en altitude, les plus beaux paysages ravissent l’oeil :

neige industrielle pollution pourquoi

Neige industrielle par -2 °C en plaine alors que…

neige de pollution pourquoi

Mer de nuages et soleil en haut avec +8 °C, neige de pollution en plaine

neige de pollution nuage formation

Mer de nuages vue depuis le Jura