Qu’entend-on aujourd’hui par l’expression devenue banale de « liberté de la presse » ? Dans les pays occidentaux, sa signification est évidemment bien différente que sur d’autres continents, où les journalistes servent souvent de cibles dans les conflits de tous types. Mais avant d’évoquer ce qui se passe ailleurs, quelle est la situation en France ?
En préambule, et pour tout comprendre, fait un tour d’horizon de la situation de la presse aujourd’hui, en France et dans le monde.
La liberté de presse
La liberté de la presse. Un combat toujours actuel les questions auxquelles le journalisme et les journalistes sont confrontés aujourd’hui. L’association Reporters sans frontières, née à Montpellier en 1985 à l’initiative de quatre journalistes et devenue depuis une organisation non gouvernementale reconnue internationalement. Forte de 120 correspondants à travers le monde, RSF est aujourd’hui la principale organisation de défense de la presse dans le monde.
En France, c’est la loi qui protège et limite en même temps les droits et devoirs de la presse. L’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (août 1789) indique que la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. Sous l’influence du modèle français, le droit international s’inspire de cette déclaration et l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, promulguée en 1948, reprend la même idée : Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.
Le texte fondateur sur la liberté de la presse est la loi du 29 juillet 1881. Une modification de cette loi est actuellement en cours de lecture au Sénat, elle vise à inscrire dans la loi le secret des sources.
Plus récemment, la loi Gayssot du 13 juillet 1990 stipule dans son article premier que toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. Elle vise ainsi à réprimer les propos de nature raciste, xénophobe ou antisémite.
Les médias sous contrôle judiciaire ? De nombreux journalistes ont été accusés d’avoir violé le secret de l’instruction, dans des affaires qu’ils suivaient pour le compte de leur journal. L’exercice du métier de journaliste entre dès lors en conflit avec la légitime préservation du secret de l’instruction. L’association Presse Liberté propose sur son site une synthèse de ce colloque, qui avait pour but à la fois d’examiner la situation française en matière de protection des sources, mais aussi d’avancer des propositions pour faire évoluer la législation.
Connaître la loi de 1881 sur la liberté de la presse.La loi du 29 juillet 1881 institue la publication libre, sans autorisation préalable ni dépôt de cautionnement, de tout journal ou de tout périodique. Elle précise également des délits spécifiques, comme la diffamation ou l’offense au Président de la République.
Des menaces encore quotidiennes
L’intimidation et les menaces physiques à l’égard des journalistes sont une réalité quotidienne dans une grande partie des pays du monde. L’organisation RSF dénombre 86 journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2007 et souligne que le nombre de morts est en progression constante depuis cinq ans. En Irak, 47 journalistes ont été assassinés en 2007.
Ces journalistes que l’on veut faire taire. L’étonnante aventure de Reporters sans frontières, de Robert Ménard, Albin Michel Robert Ménard retrace l’aventure, au sens fort du terme, de la création de Reporters sans frontières, organisation non gouvernementale qui défend les journalistes et la liberté de la presse partout où pèsent des menaces sur l’exercice libre du journalisme. Sur son site Internet, Reporters sans frontières informe de ses actions et des événements touchant des journalistes à travers le monde. Actuellement 129 journalistes sont emprisonnés dans le monde.
Chaque journaliste se trouve lié par sa déontologie personnelle, mais aussi par quelques textes de nature à éclairer les cas de conscience.
C’est le cas de la Déclaration de Münich, promulguée en 1971, qui rappelle les devoirs fondamentaux de tout journaliste. Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.Ce droit du public de connaître les faits et les opinions procède l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes.La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics. Cette déclaration rappelle aussi que le journaliste doit respecter la vie privée des personnes et ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
Julie Soro Jri
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