La durée de vie d’un condensateur chimique est très liée à sa température, mais aussi à son courant d’ondulation et à la tension appliquée à ses bornes. Ce sont les composants les plus critiques d’une carte électronique avec les transistors de puissance et les parties mécaniques (connecteurs, commutateurs, etc).
Durée de vie des condensateurs et température
La durée de vie d’un condensateur chimique (ou électrolytique) double quand sa température diminue de 10 degrés, comme l’affirme la loi d’Arrhenius :
Loi d’Arrhenius : durée de vie fonction de la température du condensateur
Exemple 1 :
Durée de vie (« useful life ») : 5000 heures à 85°C
Ici, L0 = 5000 heures et Tmax = 85°C
Quelle est la durée de vie de ce condensateur dans un environnement à 55°C ?
Réponse :
On vérifie pour d’autres températures le doublement de durée de vie à chaque diminution de 10°C :
- 5 000 h à 85°C
- 10 000 h à 75°C
- 20 000 h à 65°C
- 40 000 h à 55°C (ce qui fait 4,5 années)…
- 320 000 h à 25°C (ce qui fait 36 années !)
Au delà de la température maximale, aucune garantie de fonctionnement n’est donnée.
La plupart des condensateurs chimiques sont donnés pour 85°C ou 105°C max. Il est préférable d’utiliser des condensateurs 105°C si on souhaite une longue durée de vie.
Un condensateur 2000 h à 105°C aura la même durée de vie qu’un condensateur 8000 h à 85°C, sauf qu’il fonctionnera jusqu’à 105°C !
Durée de vie des condensateurs et courant d’ondulation
En fonction de l’utilisation du condensateur, il existe un courant de charge et de décharge (ondulation, « ripple current » en anglais), en particulier pour le lissage de la tension après redressement dans le domaine des alimentations linéaires (travaillant à 50 Hz, ou plutôt 100 Hz après redressement), ou des alimentations à découpage (travaillant autour de 50 – 200 kHz). Ce courant d’ondulation crée de l’effet Joule dans le condensateur, ce qui le conduit à s’échauffer. L’écart de température entre le boitier et la température ambiante vaut :
- I : courant d’ondulation efficace (Ampères RMS, ou efficaces)
- ESR : résistance série équivalente du condensateur
- S : surface du condensateur
- a : conductivité thermique
La puissance (en Watts) dissipée en chaleur par le condensateur est exprimée comme tout effet Joule classique (type RI²).
Ci dessous, un extrait d’une série de condensateurs (électrolytique aluminium) de Vishay : courant d’ondulation et ESR
Courant d’ondulation et ESR en fonction de la capacité (uF)
Par exemple, le modèle 100 uF a un ESR de 1,5 Ohm et supporte 580 mA efficaces d’ondulation au maximum (effet Joule : 1,5 x 0,58² = 0,50 W). Si la conception d’un circuit demande une ondulation de 650 mA par exemple, ce condensateur ne convient pas. On peut en revanche mettre 2 x 47 uF en parallèle : on obtient alors 2 x 350 mA = 700 mA d’ondulation possible.
Plus le courant d’ondulation est élevé, plus le condensateur chauffe de l’intérieur et donc plus la durée de vie du condensateur est réduite. La durée de vie réelle expérimentale se trouve ainsi souvent plus courte que ce que prédit la loi d’Arrhenius. Un courant d’ondulation plus élevé est autorisé à une température ambiante plus faible.
Exemple de durée de vie de condensateurs électrolytiques Vishay
Durée de vie des condensateurs en fonction du courant d’ondulation et de la température (Vishay)
Il s’agit d’une gamme de condensateurs de Vishay. Le point (1) représente le fonctionnement nominal : température nominale (105°C) et courant d’ondulation nominal (Ia=Ir, c’est-à-dire Ia/Ir=1). La durée de vie annoncée de 5000 heures n’est donc pas à modifier (le point est sur la droite où le coefficient « life multiplier » vaut 1).
Ce même condensateur peut supporter 2x son courant d’ondulation nominal à 75°C et aura alors la même durée de vie. A 50°C et 2 2 fois son courant d’ondulation nominale, sa durée de vie sera triplée. On ne peut en revanche pas aller bien au delà de 2,7 fois le courant d’ondulation nominal, même à 40°C.
Exemple de durée de vie de condensateurs électrolytiques Epcos
Durée de vie des condensateurs en fonction du courant d’ondulation et de la température (Epcos)
La partie grise du graphique correspond à une zone de fonctionnement à éviter. L’intersection des pointillés, comme le point (1) ci dessus, représente le fonctionnement nominal : température nominale (85°C) et courant d’ondulation nominal (Ia = Ir, c’est-à-dire Ia/Ir = 1). La durée de vie est de 2000 h. Même à 40°C, on ne peut aller au delà de 2x le courant d’ondulation nominal. On voit aussi le doublement de durée de vie à chaque déplacement vers la gauche de 10°C.
Durée de vie d’un condensateur : c’est quoi ?
Un condensateur est considéré en « vie » tant qu’il n’est pas « mort ». Mais qu’est-ce que la mort d’un condensateur ?
La mort d’un condensateur est définie comme un changement de capacité, de facteur de dissipation ou de courant de fuite au delà d’un seuil donné. Ce seuil varie selon le fabricant de condensateurs. Il ne s’agit pas d’une mort subite et violente, comme une explosion suite à une surchauffe ou un défaut de fabrication (condensateur gonflé par exemple). La durée de vie n’a aucun rapport avec la probabilité de ce type de défaillance.
Un condensateur chimique peut donc continuer à fonctionner après sa fin de vie si le circuit le permet avec un condensateur qui a perdu par exemple la moitié de sa valeur…
Exemples de définition de fin de vie de condensateur
Epcos série B41827 : exemple de fin de vie de condensateur
- modification de plus de 20% de la capacité
- facteur de dissipation qui a doublé ou plus
- courant de fuite au delà d’un seuil donné
Epcos série B43890 :
- modification de plus de 40% de la capacité (chez le même fabricant, le seuil dépend de la gamme de condensateur !)
- facteur de dissipation qui a triplé ou plus
- courant de fuite au delà d’un seuil donné
Vishay série 021ASM
- modification de plus de +45% ou -50% de la capacité
- facteur de dissipation qui a triplé ou plus
- courant de fuite au delà d’un seuil donné
- moins de 1% de mort
Durée de vie des condensateurs : courant d’ondulation et fréquence
Le courant d’ondulation autorisé augmente un peu avec la fréquence. Pour une alimentation à découpage, l’ondulation se fait plutôt autour de 50 à 200 kHz.
Courant d’ondulation et fréquence (exemple de chez Epcos)
A 100 Hz, le courant d’ondulation est environ deux fois plus petit qu’à 100 kHz. Si le courant d’ondulation à 100 kHz est de 100 mA, on en déduit qu’à 100 Hz, il vaut environ 46 mA.
Courant d’ondulation et fréquence (exemple de chez Vishay)
A 100 Hz, le courant d’ondulation est environ deux fois plus petit qu’à 100 kHz. Si le courant d’ondulation à 100 Hz est de 100 mA, on en déduit qu’à 10 kHz et plus, il atteint 120 mA.
Durée de vie des condensateurs et tension
La durée de vie d’un condensateur ne dépend que très peu de la tension à ses bornes. Pour la fiabilité du condensateur, il est recommandé de ne pas dépasser 70 à 80% de la tension nominale.
Condensateur électrolytique 25 V
Pour un condensateur 25 V : ne pas dépasser 25 V x 0,8 = 20 V à ses bornes. Bien sur, il ne faut jamais le polariser à l’envers. Si un montage nécessite 22 V ou 24 V par exemple, il est préférable de choisir un condensateur 35 V.
Condensateurs chimiques en pratique
L’elixir de longue vie pour un condensateur chimique contient ces règles :
- éloigner les condensateurs chimiques des sources de chaleur (transfo, transistors, résistances de puissance, etc)
- garder une ambiance aussi fraîche que possible (bonne ventilation)
- faire attention au courant d’ondulation maximum : au besoin mettre plusieurs condensateurs identiques de plus petite capacité en parallèle
- ne pas dépasser 80% de la tension nominale
Conclusion sur la durée de vie de condensateurs chimiques
La durée de vie des condensateurs chimiques (électrolytique aluminium) est donnée par le fabricant (2000 h, 5000 h, etc) mais dépend largement de :
- la température : durée de vie divisée par 2 quand la température augmente de 10°C !
- le courant d’ondulation à ne pas dépasser (fonction de la température et de la fréquence)
- la tension d’utilisation ne doit pas dépasser 80% de la tension nominale
Bonjour.
J’ai remplacé un condensateur de VMC de 3.5 uF (qui a 15 ans) par un nouveau de même valeur.
La vitesse de ventilatation de l’ancien est bien inférieure à celui du nouveau.
La question (pour un néophyte que je suis) : un condensateur perd t-il au fil du temps ses capacités de fonctionnement sachant que dans le cas d’une MVC dans des combles il peut fonctionner à des températures extrêmes (-5° en hiver et + 40° en été).
Pouvez-vous m’éclairer? Merci
recherche condensateur :AV 3.3/5 400v 1.70MKP,celui ci provient d une plaque de puissance(plaque induction)pourriez m ‘aider à trouver celui ci voir un autre équivalent!
Bonjour Steve, il y a souvent des condensateurs chimiques dans les alimentations à découpage (driver de led) fournissant la tension régulée ou le courant régulé pour les LED. Lorsque l’ampoule fonctionne, la température de l’électronique augmente et donc accélère le vieillissement. Pour une température de 70°C, cela dépend énormément du type de condensateur (85°C, 105°C), du courant qu’on lui demande, etc. La température est l’ennemi numéro 1 ! En revanche, même si l’interrupteur ne coupe qu’un fil (neutre ou phase), aucun souci pour l’ampoule : elle est éteinte et rien ne chauffe. Elle ne vieillit que quand elle brille ! Cordialement
Hello,
Article très intéressant.
Sais-tu quels types de condos sont généralement utilisés dans les lampes à LED, culot E14, 5.5W, à 5 ou 6€ ?
Quelle est leur durée de vie escomptée (la base de la lampe pouvant atteindre 70°C selon le fabricant) ?
Si l’interrupteur coupe le neutre au lieu de la phase, la lampe restant sous tension, la durée du condo peut-elle se trouver diminuée ?
Par avance, merci de m’éclairer sur le sujet . ;o)
@+
Steve.
Merci Stéphane pour toutes ces précisions. cet articles et ceux auquels il renvoie m’ont donné toutes les réponses.
Bonjour guigui, vous pouvez regarder l’article que j’ai fait à ce sujet. Il est sans doute incomplet pour vous, mais j’espère qu’il renseignera quelques personnes ! https://www.astuces-pratiques.fr/electronique/condensateur-ripple-courant
Bonjour Stéphane.
Je suis désolé de ma réponse tardive, mais je m’attendais à recevoir une alerte mail de réponse à ma question…
En tous cas merci de vos précieuses indications que je découvre en retournant sur cette page passionnante.
Voilà le genre de condensateurs que je prends : « CBB61 SH-PO Metallized capacitor Motor 1uF 450VAC 50/60HZ 25/70/21 »
Sur la notion de « ripple current » je découvre encore des choses grâce à vous. Je ne vois pas cette indication sur mes condensateurs. Comment se présente t’elle typiquement?
D’après ce que je sais, la fréquence qui nous est délivrée en Guadeloupe serait inférieure à la normale. Ce qui se traduit par le fait qu’il est impossible de compter sur un radio-réveil alimenté sur le secteur, car en 1 seule journée, il perd pas mal de minutes…
Et à cela s’ajoute la foudre très fréquente, et les coupures de courant avec remise en route à l’arrache (en gros on a 1 coupure par mois, avec 3-4 relances successives, et l’interruption peut durer entre 15′ et …. 8h) qui fait que j’ai dû équiper toutes mes prises de protections gigogne.
Un grand merci donc pour cette suggestion de varistance. Je connaissais ce composant, mais pas ses applications. Je suppose que c’est avec çà que l’on fait les protections parafoudre… Est-ce que l’on parle bien de çà ? : (http://www.ebay.com/sch/i.html?_from=R40&_trksid=p2050601.m570.l1313.TR0.TRC0.H0.XS20K275.TRS0&_nkw=S20K275&_sacat=0)
Je vois que pour certains, des pF sont mentionnés. Ils doivent donc avoir une certaine capacité. Dois-je en tenir compte par rapport au choix de mon condensateur? On peut peut-être les négliger vu que ce sont des pico…
Mais il y a bien un moment où ce composant pête. Dans ce cas, dois-je supposer qu’il ne jouera simplement plus son rôle de protection, sans autre incidence, ou bien qu’il va court-circuiter le condensateur?
Pouvez-vous SVP me donner un avis sur ma seconde question du 9 aout?
Merci encore
Bonjour Guigui, cela pourrait être dû à la chaleur en effet, ou au courant qu’ils supportent (ripple current). ce sont des condensateurs de quel type pour vos ventilateurs ? Concernant la foudre, il faut mettre une varistance entre phase et neutre. On peut choisir une varistance 275VAC de diamètre 20mm (type S20K275). A bientôt
Je complète ma 1° question par ce lien :
http://www.illinoiscapacitor.com/tec…lculators.aspx
Eux proposent 3 formules, fonctions du matériaux..
Au regard des formules proposées, je crois comprendre que les condos « film » ont une durée de vie plus importante que les »alu », parce qu’il y a une ^7 à l’un des facteurs >à 1…
Par contre, pour les « céramiques », j’ai un peu de al avec Tm/Ta…
Bonjour,
Bravo pour cet article, qui m’a apporté la réponse au mystère qui me hantait depuis des années. J’habite en Gaudeloupe et depuis des années mes ventilateurs de plafond n’arrêtent pas de me poser des problèmes avec leurs condensateurs qui n’arretent pas de pêter !
Je pensais que c’était dù à la qualité de courant pourrave que l’on a ici.
Grâce à vous, je réalise que c’est peut être tout simplement la chaleur. Car les condos sont placés dans les ventilos à proximité des moteurs qui chauffent!
J’ai donc quelques questions :
– Y a t-il des technologies de condos qui résistent mieux à la chaleur que d’autres (alu, polyester…)?
– N’ai je pas intêret à coller sur mes condensateurs un petit radiateur, du genre de ceux utilisés pour les CPU? A l’inverse cela risque peut-être de les aider à prendre la chaleur ambiante…
– Dans l’hypothèse où mes problèmes seraient en partie liés à la qualité du courant (foudre…), n’y a t-il pas moyen d’adjoindre un petit montage amont pour protéger les condos (diode?…)
Merci
Bonjour vadelacaisse, pour faire de l’électronique industrielle robuste et plus fiable, il faut faire spécialement attention à l’ESR et au « ripple current » max. C’est souvent le ripple current qui fait vieillir prématurément des condensateurs bas de gamme sur des alimentations, des cartes mère, etc. Donc comparer les ripple current… On a souvent intérêt à mettre deux condos chimiques en parallèle (exemple : 2x100uf au lieu de 220uF dans la même série fabricant). A part ça, Nichicon, Nippon Chemicon, Panasonic sont des références…
Bonjour
Bravo pur cette précisions complètes et très intéressantes
Je viens d’avoir deux dégâts suite à ce type de condos :
1 – claquage d’un temporisateur de cuisinière électrique (condos déjà remplacé il y a 4 ans environ). Là, cela a chauffé plus (résistance brulée…) j’ai donc du changer la carte mais je vais essayer de la refroidir cette fois !
2 – départ de feu dans un module de clim automatique sur voiture (condos de 20 ans quand même) – module complet à changer :(
comme j’ai du remettre un module d’occasion, ses condos sont aussi vieux et je crains pour leur longévité
question 1 : est-il possible de remplacer des électrochimiques par des condos plus costauds, vieillissant peu ou pas ?
question 2 : il y a t-il des marques / gammes « top » plutôt que du « no name » fabriqué sur la cuisse
quand la vie d’un appareil dépend de quelques condos, on peut se poser la question !
pour le module de clim, les remplacer me tente, même si l’accès est pas facile
mais mettre des condos « moins bien » ne me dit trop rien
merci de vos réponses !
nb : j’ai aussi perdu il y a qq années une VMC par décès du condo de démarrage – le remplacement périodique serait prudent (comme la vidange d’une voiture en fait), non ?
Bonjour et bravo pour cet échange intéressant. Les condensateurs vont donc être le talon d’Achille de l’électronique embarquée sur les véhicules. L’allumage électronique s’est, en effet, généralisé sur de nombreuses catégories de moteurs à partir des années 1980. Cela veut dire que les voitures dites de collections postérieures aux années 80 vont être immobilisées plus rapidement que leur grand mères, sachant qu’il est plus facile de reproduire un rechange mécanique que de refaire une carte électronique vieille de plus de trente ans; Il se pose le problème de la disponibilité des composants et du savoir faire.
Il faut préciser que ce type d’électronique fonctionne à des températures bien supérieures à 25°c. Il y a fort à parier que l’on va pouvoir conserver les « arrières grand mères », mais pas « les grand mères ». Cordialement
Bonjour, pas sur que ce soit dû à ce long repos avant une remise en route imprévue. Il y a peut-être des éléments qui se sont oxydés à cause de l’humidité. Si l’appareil était resté branché, la chaleur qu’il dégage aurait peut-être évité de la condensation et donc de la corrosion. Les distributeurs de tickets de tramway contiennent des résistances chauffantes pour éviter ce phénomène. De même, pour une nuit en plein air, il est prudent de ne pas éteindre les appareils à la fin de la nuit pour la condensation justement… Je continue à penser que votre panne n’a rien à voir avec ça. Cordialement
Bonjour, et merci déjà d’avoir pris le temps de répondre Stéphane, même par une approche plutôt rationnelle, comme vous le soulignez ici !
Ce que vous dîtes ici m’aurait vraiment rassuré si je n’avais pas été victime moi-même d’un problème pouvant être lié justement à un défaut de filtrage n’ayant pas été mis en service durant 5 longues années (sans en être par ailleurs vraiment sûr non-plus que le problème vienne que de là, n’ayant pas été sur place pour constater les effets immédiats, ni les conditions d’utilisation réellement employées lors de cette remise en route ! ), cependant, permettez-moi de rester malgré tout un peu septique sur la possibilité qu’ait un condensateur à pouvoir reprendre toute sa charge (comme si de rien n’était, et comme à son origine ! ) en étant resté inutilisé sur une longue (voire très longue) période et qui aurait alors pu l’altérer !
Mais si vous le dîtes, et après étude de ce phénomène, qui plus est … pourquoi pas ?
Cordialement.
Bonjour, ayant plutôt une approche pragmatique et rationnelle, je crois que tout ces complications ne sont pas nécessaires. Il existe un certain ésotérisme chez quelques audiophiles qui font croire des choses qui ne sont ni fondées, ni sans doute audibles par un autre effet que celui de suggestion psychologique. Le seul véritable ennemi d’un condensateur chimique, c’est la température élevée ! Quant aux condensateurs non polaires (plastique), il existe une famille de condensateurs de filtrage type X2 (filtrage secteur) qui a tendance à perdre de sa valeur à force d’etre sous tension (24h/24) par effet couronne (effet corona). C’est le cas des cafetières qui tombent en panne après 2-3 ans de service. Cordialement.
Bonjour à tous et merci à toi « Stéphane » pour cet intéressant compte-rendu sur les critères influençant réellement la durée de vie d’un condo « en service » !
Mais, je voulais tout de même savoir si tous ces critères s’appliquaient indépendamment de la conception ou de la fabrication même de ceux-ci ou pas du tout (à savoir de type « chimique », de type « céramique » _ reconnus pour être d’ailleurs plus « fiable » que les autres (à tord ou à raison, çà maintenant ??? ) _ , à films alu enroulés reconnus pour être, quant-à eux, de meilleure qualité « en acoustique » tout du moins et pour une longévité accrue, etc … ! ), et rejoignant la remarque fort pertinente (en effet et je suis tout-à-fait d’accord avec toi également sur ce point ! ) de « Phil » que je déclinerais éventuellement en quelques 4 questions complémentaires pour me les être souvent posées moi-même et sans avoir bien sur les réponses à celles-ci !!!
1ère Question :
Est-ce qu’un condo s’use (voire s’use « + vite » ou « – vite » ! ) en n’étant pas utilisé du tout (sachant que c’est un composant électronique qui est fait pour subir des cycles de charges et de décharges successives et répétées à l’infini pour oeuvrer dans son domaine pour lequel il est initialement fait et conçu ! ), mais « non-stocké » pour autant et faisant même partie intégrante d’un circuit de filtration ou autre (donc aillant déjà servi par le passé, au moins une fois, et ayant donc subit un « amorçage initial » par plusieurs cycles de charge/décharge ! ), comme dans le cas par exemple d’une enceinte acoustique non-utilisée depuis plusieurs mois, voire plusieurs années le cas échéant …, et en sachant de plus que tout condo se décharge un temps soit peu, mais « inévitablement » dans le temps, même si « non-utilisé », pour le coup ?
2ème Question et qui rejoins un peu la 1ère :
Afin de prolonger la durée de vie d’un condo situé dans le cas de figure précédemment évoqué et intégrant donc une implantation physique au sein même d’un circuit « non-exploité » de longue date, n’est-il pas souhaitable de le faire donc « travailler » de temps-en-temps, ne serait-ce que par quelques cycles ou alternances, évitant que ce dernier ne se décharge effectivement complètement et ne reste donc en cet état de « mort végétative momentanée » que serait alors celui-ci, « électriquement » parlant ?
3ème Question :
Est-ce qu’à contrario de ce que l’on pourrait éventuellement penser ici au regard du compte-rendu établi, un condo ne vieillirait pas « prématurément » (ou « anormalement » du moins ! ) à ne pas subir « du tout » de cycles (de charge/décharge) durant une longue période de sa vie et pour lequel il est initialement fait et pourtant conçu ?
4ème et dernière Question :
Combien de temps un condo complètement « à plat » (déchargé donc ! ) et suivant sa technologie employée (car à mon sens, ils ne se valent pas tous selon qu’ils sont « chimiques », « céramiques », ou « à films d’aluminium enroulés », etc … ), peut-il rester sans perdre de ses caractéristiques techniques intrinsèques, afin de reprendre de sa superbe dès la venue d’un courant le traversant, sachant malgré tout qu’un temps de ré-adaptation aux alternances serait malgré tout à observer et même fortement à respecter dans un tel cas, pour éviter tout dommage en aval du circuit dont il aurait la charge (sans mauvais jeu de mots ici ! ) ?
Merci à vous de bien vouloir répondre à ces quelques petites interrogations qui m’ont souvent taraudé l’esprit … je dois dire !!!
Cordialement.
Mélodikman
Bonsoir, les performances de ce condensateur ne sont peut etre pas optimales au delà de 2kHz. Les fréquences données au delà de 10kHz ou à 100kHz sont typiquement pour les alims à découpage. Cordialement
Merci bien pour ces explication claires et simple à comprendre. Je sais que le sujet date, mais je tente quand même le coup de poser une question.
A la lecture de la notices des condo Vishay type 050 et type 106, le tableau ripple current annonce un coefficient mutliplicateur à une frequence > ou = à 10000 Hz pour le type 056 et > ou = à 2000 pour le type 106.
Pour le type 106, le coef n’est pas annoncé au dela des 2Khz car il reste stable au delà, ou bien parce qu’il n’est pas recommandé de l’utiliser au dela de cette fréquence ?
Salutations
Bonjour Phil,
Votre question est pertinente, mais il n’existe pas de réponse toute faite. Le plus simple est d’avoir un capacimètre et de mesurer la valeur « restante » de votre condensateur. On est parfois surpris de voir que les valeurs n’ont pas diminué dans de vieux amplis hifi des années 1970. Les conditions de stockage interviennent, surtout la température. L’humidité peut aussi ronger les pattes et rentrer dans le condensateur (cas de condensateurs films, condensateurs de filtrage secteur type X ou across the line). Cordialement
Bonjour,Merci pour les explications claires pour les condensateurs mis en fonction.
Mais quel est le facteur à appliquer sur les capacités qui ont été entreposées pendant parfois plusieurs années.(sans avoir été mises sous tension)
Je pense que les conditions de stockage interviennent mais je ne sais pas de combien de temps de durée de vie celles-ci seraient diminuées..
Super cette synthèse qui donne un bon éclairage sur les raisons possibles de certaines défaillances des condos chimiques.
bonjour, une donnée importante concernant l’échauffement (et donc la durée de vie !) est le courant rms d’ondulation (ripple current). On voit que d’un modèle à l’autre, cette donnée change beaucoup ! Comme fabricants, il y a principalement Vishay, Epcos, Nippon Chemicon, Panasonic. Cordialement
Bravo et Merci pour cette description.
Elle permet à un concepteur d’optimiser la durée de vie des condos sur une carte (ou l’inverse pour générer des pannes et donc obsolescence ou les retours en SAV).
Un point ne semble pas abordé: les différences de qualités dans une techno donnée.
Je m’explique par l’exemple. Je veux réparer une alim à découpage d’imprimante. Celle-ci à 3 ou 4 ans et peux servi. Je veux changer les condensateurs électrolytique radiales.
Existe-t-il dans cette techno différents niveaux de qualités et comment faire pour le choisir?
Y-a-t-il des gammes ou des fabricants meilleurs que d’autres?
Dans cet esprit, je me souviens qu’au début des années 2000, les cartes mères de PC rencontraient un problème de panne du à des condos bas de gammes qui gonflaient (rapidement).
Il y a un début de réponse en choisissant un condo légèrement surdimenssionné par rapport à celui d’origine, Mais, en l’absence des schémas de la carte, cela ne semble pas si évident.
Encore merci pour cette description