Les 10 outils indispensables pour l’électronique

Pour débuter dans l’électronique, voici une liste d’outils décrits en détail dans cet article. Il y a des outils indispensables, comme le fer à souder, de l’étain, des tourne-vis et si on souhaite réaliser des maquettes, des cartes à trous et des composants électroniques (standard) seront nécessaires.

Les outils indispensables de l’électronicien débutant sont donc :

– Le multimètre

Un multimètre est un appareil qui comprend plusieurs fonctions : voltmètre (mesure de tension), ampèremètre (mesure du courant), ohmmètre (mesure de résistance), fonction diode (test de diodes), et parfois mesure de capacité (condensateurs) et encore température (sonde).

Exemple de multimètre (Velleman DVM890)

Il existe des multimètres très basiques et d’autres qui intègrent davantage de fonctions et surtout de robustesse. Les cordons du multimètre sont un élément important vu qu’on les manipule tout le temps et qu’on compte sur eux pour garantir les mesures électriques qu’on fait.

– La mini perceuse

Pour réaliser ses cartes électroniques, une mini perceuse est indispensable pour pouvoir fixer les composants traversants. Les forets doivent avoir un diamètre de l’ordre de 0,7 à 2mm pour les pattes des composants (résistances, condensateurs, etc).

Exemple de miniperceuse

Il en existe de toutes sortes, sur colonne ou à tenir à la main.

– Le fer à souder

On pense tout de suite au fer à souder. Les fers à souder premier prix se branchent directement sur la prise de courant. Ils sont souvent trop puissants et chauffent trop. C’est surtout le cas des fers « pistolets » qui font 100 W et plus. Il existe une grande variété de fers à souder.

Quelques marques de fer à souder : JBC, Antex, Ewig, Weller (une des plus connues).

Les stations de travail où la température est réglable sont idéales pour faire des soudures plus précises sur de petits composants (type CMS). Un réglage commode pour la plupart des soudures est autour de 370°C. N’hésitez pas à faire des essais, principalement entre 300°C et 450°C.

Fers à souder pour l’électronique

Astuce : si votre fer à souder est trop puissant (et branché sur le secteur directement), vous pouvez doser la puissance grâce à un variateur de puissance (type variateur de lampe halogène ou Variateur de vitesse pour moteur 230 V). Vous pouvez réaliser un variateur à triac ultra simple en suivant ce montage :

– L’étain

Il existe deux grandes familles d’étain : l’étain sans plomb et l’étain avec plomb. Pour des réalisations, des réparations et l’immense majorité des soudures, l’étain avec plomb est plus commode à utiliser grâce à son point de fusion plus bas.

• Etain sans plomb : fusion à 230°C
• Etain avec plomb : fusion à 180°C (plus pratique)

L’étain avec plomb nécessite de moins chauffer, on risque donc moins d’endommager les pistes du circuit ou les pastilles, et aussi les composants électroniques. Le plomb contenu dans l’étain ne se retrouve pas dans les fumées lorsqu’on soude. Les fumées ne sont pas toxiques. En revanche, elles sont irritantes. Si vous soudez beaucoup, mieux vaut utiliser une hotte, un ventilateur qui extrait l’air ou être en plein air (par température agréable bien sur…).

On reconnait l’étain avec plomb au marquage Sn60/Pb40, ce qui signifie 60% d’étain (symbole chimique : Sn) et 40% de plomb (symbole chimique : Pb).

Etain pour soudure : Sn62 signifie 62% d’étain

L’industrie utilise des procédés de fabrication sans plomb depuis une dizaine d’année pour la plupart des domaines. Ceci permet la conformité RoHS, ce qui signifie qu’il n’y a pas de substances dangereuses dans la carte électronique (donc pas de plomb dans les soudures). Utiliser de l’étain sans plomb permet d’abaisser le point de fusion d’une soudure existante sur une carte et facilite donc le travail (remplacement de composant, connexion de quelque chose, etc).

Astuce : on peut même mettre une bonne dose d’étain avec plomb sur une soudure pour dessouder facilement un composant électronique !

Pour faire une belle soudure bien réussie (esthétique et surtout fiable !), vous pouvez regarder cet article :

Faire une bonne soudure à l’étain

– La tresse à dessouder

Pour supprimer l’étain si on souhaite enlever un court-circuit formé par deux soudures trop proches et trop généreuses en étain, on peut utiliser de la tresse à dessouder. il en existe de différentes largeurs en fonction de ce qu’on souhaite faire. La tresse s’imprègne de l’étain fondu comme un chiffon absorbe l’eau par capillarité. On peut placer la tresse sur la soudure, puis placer le fer à souder sur la tresse. Au bout de plusieurs secondes, on voit la tresse qui absorbe l’étain, elle prend une couleur argentée due à l’étain.

Tresse à dessouder

– Alimentation (source de tension)

Une source de tension continue ajustable est bien utile pour alimenter ses circuits. La plupart des sources d’alimentation vont de 0 à 30 V et peuvent fournir jusqu’à 2 ou 3 A.

Alimentation stabilisée (alimentation de « labo »)

A défaut, on peut utiliser des transfos adaptateurs qui donnent des tensions fixes qu’on peut sélectionner : 3 V, 6 V, 9 V, 12 V. Ces tensions ne sont pas régulées et fluctuent en fonction du courant consommé : un voltmètre est utile pour savoir quelle tension il y a réellement.

Adapteur fournissant diverses tensions (3 V, 6 V, 9 V, 12 V souvent)

Pour un début, c’est mieux que rien.

– Les pinces

Il est nécessaire d’avoir différentes pinces. Si vous soudez des composants CMS, on peut utiliser une pince à épiler, mais le plus adapté est la pince brucelle :

Pinces brucelle : c’est la pince à épiler de l’électronicien !

L’électronique ne peut pas se passer de fils pour connecter les cartes entre elles. Pour les fils, il faut une pince coupante et une pince à dénuder. Certains pinces à dénuder sont particulièrement pratiques. Par exemple, la pince à dénuder de Radiospares :

Pince à dénuder automatique Radiospares

– Les tourne vis

Ce sont des outils utiles pour assembler des ensembles : monter une carte électronique sur des entretoises, fixer des gros composants électroniques, fabriquer un boitier, démonter un appareil à réparer, etc.

– Réaliser ses circuits imprimés

Si vous souhaitez réaliser vos circuits imprimés vous-même, il faudra du circuit imprimé photo sensible (le Bungard est excellent en la matière !) au format 10 x 15 ou 15 x 20 cm, une insoleuse, et les produits chimiques nécessaires à la réalisation : perchlorure de fer ou eau oxygénée, révélateur (soude caustique diluée), étain chimique pour ceux et celles qui souhaitent.

Ici, quelques exemples de réalisation de circuits imprimés :

Réalisation de circuit imprimé sans insoleuse

– Les composants électroniques

Pas d’électronique sans composants électroniques ! Un petit stock de composants permet de réaliser des maquettes mais aussi de réparer des appareils. Parmi les composants électroniques indispensables, il faut :

– résistances de toutes valeurs. En pratique, la plupart des résistances qu’on utilisent se trouvent entre 100 Ohms et 100 kOhms environ (ordre de grandeur). La plupart du temps, on n’a pas besoin de résistances de puissance. Des résistances standards 1/4 W conviennent tout à fait. On peut aussi utiliser des résistances CMS de taille 0805 et 1206, faciles à souder avec la pince brucelle.

Assortiment de résistances 1/4Watt

– condensateurs chimiques. En pratique, il faut faire attention à leur polarité. Ils servent lorsqu’on a besoin de grosses valeurs de capacité (1 uF à 4700 uF typiquement), donc souvent de lissage de tension d’alimentation. Les condensateurs chimiques se trouvent souvent proches des parties alimentation (pont de diodes, régulateurs de tension). Ils peuvent aussi servir de condensateurs de liaison pour les signaux (bloquer la composante continue et laisser passer la composante variable du signal).

Assortiment de condensateurs chimiques

– condensateurs non polarisés. Il existe différentes sortes de condensateurs non polarisés. Les condensateurs plastique et céramique sont largement utilisés. En pratique, on les trouves pour découpler des alimentations (100nF placés au plus près des circuits intégrés tels que portes logiques, amplis op, etc), filtrer des signaux (filtres passe haut, passe bande et passe bas). Leur valeur va typiquement de 10 pF à 1 uF.

– transistors. Il est bien utile aussi d’avoir un petit stock de transistors (principalement bipolaires NPN et PNP). On peut citer le BC547 (transistor NPN), le BC557 (transistor PNP). En plus grande puissance, le BD139 et le BD140, ou encore le TIP41 et le TIP42… Les références sont trop nombreuses pour être exhaustif !

– diodes. Les diodes sont aussi un incontournable de l’électronique. Si vous avez des diodes 1N4148 (petite diode pour signaux), des diodes 1N4007 (1 A 1000 V), vous serez déjà prêts pour pas mal de besoin en diodes.

– connectique. On a souvent besoin de connecter les cartes électroniques à l’extérieur ou à d’autres cartes. Différents borniers à vis, cosses et connecteurs seront bien utiles à ce moment là.

– fusibles et porte fusibles. Les fusibles sont utiles pour protéger contre les courts-circuits. Souvent, lorsqu’ils sautent, cela indique que quelque chose d’autre est cassé sur la carte.

En espérant vous avoir donné gout à l’électronique !